L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en novembre 2024 a provoqué de vives inquiétudes au Japon, où de nombreux responsables, citoyens et médias redoutent les conséquences de son retour au pouvoir. Le pays, allié majeur des États-Unis en Asie, craint que les politiques protectionnistes et l’isolement international de Trump ne fragilisent davantage la stabilité régionale.
Les Japonais s’inquiètent particulièrement d’une possible dérive de la politique étrangère américaine, notamment un rapprochement avec la Corée du Nord, qui représente une menace persistante pour le Japon. De plus, certains doutent du soutien des États-Unis en cas d’agression chinoise envers Taïwan, un partenaire clé pour Tokyo. Cette incertitude est exacerbée par les précédentes décisions de Trump, comme l’imposition de tarifs douaniers sur les exportations japonaises d’acier et d’aluminium, qui avaient déjà fragilisé les relations économiques bilatérales.
L’opinion publique japonaise, notamment les chefs d’entreprise, redoute également les effets du retour de Trump sur l’économie. La crainte d’un renforcement du protectionnisme et de nouvelles barrières douanières est partagée, en particulier par les entreprises exportatrices japonaises, qui risquent de subir des pertes considérables. La volatilité du yen face au dollar, ainsi que la hausse des prix des produits importés, ajoutent à l’anxiété des citoyens.
Cependant, les observateurs estiment que le Japon pourrait avoir moins de levier pour contrer les décisions de Trump qu’auparavant, en raison de la fragilité politique du Premier ministre actuel, Shigeru Ishiba. Bien que ce dernier ait échangé de manière amicale avec Trump, beaucoup redoutent que le Japon n’ait plus le poids nécessaire pour influer sur les politiques américaines sous sa direction.